jeudi 19 avril 2007

La défiance

Dernière ligne droite avant le premier tour de l’élection présidentielle, la défiance règne et quatre candidats semblent se détacher (du moins dans les sondages). La défiance est le thème dominant pour Jérôme Jaffré directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po qui écrit un article dans supplément Présidentielle 2007, du 18 avril 2007, du journal Le Monde.
Petits rappels, en 1988 nous avions droit à la « France unie », en 1995 la « fracture sociale », en 2002 l’ « insécurité ». Selon Jérôme Jaffré, cette année ce serait la « défiance » envers la gauche et la droite.
Les français déclarent de plus en plus ne faire confiance ni à la gauche ni à la droite pour gouverner le pays. Le mécanisme de la confiance est au cœur des institutions de la Ve République surtout depuis l’instauration du suffrage universel en 1962 et du suffrage majoritaire en 1988, censées favoriser la bipolarisation.

Faut il donc parler d’ « intégrés » au systèmes politique qui votent à gauche et à droite, d’ « hors système » qui refusent le clivage gauche droite et de « défiants » qui l’acceptent mais ne font confiance ni à la gauche ni à la droite ?
Les « indécis »se trouveraient-il donc dans ces défiants ? Ces fameux indécis voire que l’on appellent aussi flottants apparaissent au dernier moment comme déterminants. Les présidents d’instituts de sondage répètent en vain dans les médias que finalement, il peut y avoir des surprises à cause des défiants. [Ils ont tellement peur qu’on se rendent compte que les sondage d’opinion s’apparentent plus à de la magie qu’à de la science. Il faut savoir que nous sommes le dernier pays avec les pays sous développés à utiliser la méthode des quotas ... (Voir http//:polytricksss.blogspot.com, Quand les instituts de sondage gouvernent)].

Le clivage gauche droite ne semble plus être imposé par une constitution faite sur mesure pour un homme en 1958. Même si je suis favorable à une VIe constitution la faute ne lui revient pas entièrement.

Les partis politiques ne sont-il pas aussi fautifs ?
La définition d’un parti politique est celle-ci : groupe social, organisation qui sollicite le soutient de la population en vue de l’exercice direct du pouvoir. Il doit dépasser l’influence personnelle de ses dirigeants. Le fondement des partis est avant tout leur idéologie et leur idée politique.
Si l’on considère que l’opposition entre la gauche et la droite est une relation de concurrence, mais d’une symbolique homologue, représentative de la lutte sociale dans la société. Les partis politiques sont-ils encore représentatifs des classes sociales ?
Surtout quand d’un coté la lutte des classes se transforme en lutte des « races » et d’un autre coté les classe sont des lobbies ou des syndicats, ne faut-il pas dire : Mr Le Pen, Mr De Villiers, Mr Nihous, Mr Schivardi, Mr Bové, Mme Voynet vous êtes priés de libérer l’échiquier politique ?

Le champ politique fonctionne comme un marché de la compétence de diriger, avec une offre et une demande. Les partis politiques représentent l’offre. Dans cette philosophie économiste, les partis politiques appliquent des pratiques propres à l’univers marchand. Il existe un marketing politique. Les partis politiques ne fonctionnent plus avec des convictions, des valeurs. Ils résonnent en forme de créneau, de clientèle électorale et d’opinion publique.

Les frontières entre eux ne se différencient pas nettement. Les idées demeurent moins stables voire contradictoires.
Nicolas Sarkozy, l’homme de droite ratisse très large et évoque une politique économique libérale tout en prônant les acquits sociaux et en chassant sur les terres du Front Nationale. Ségolène Royale affirme qu’elle n’a pas « besoin d’étiquette quelle est dans le socialisme du XXIe siècle », elle ne veut pas d’un gouvernement 100% Parti Socialiste mais composé de tout ceux qui se reconnaîtront dans son pacte présidentielle calqué Tony Blair et l’UMP. François Bayrou lui pioche à gauche à droite suivant la tendance, son public, son humeur … Mais il envisage la création d’un nouveau parti après son élection « pour porter ce nouvel espoir et cette grande responsabilité… Il faudra un grand parti démocrate pour la France » (voilà un début de réponse, reste à trouver les partisans). Jean-Marie Le Pen se bat en retour avec Nicolas Sarkozy. (Je le replace sur l’échiquier. Je l’avais subjectivement vite supprimé. Même si il cultive un culte de la personnalité dont personne à idée, une idéologie existe. Ses 17% aux dernières élections démontrent qu’il a sa place.)
Seul trois candidats restent fidèles à leurs idées mais ils chassent sur le même terrain. Olivier Besancenot, Marie Georges Buffet et Arlette Laguiller restent bien souvent utopiques mais ont le mérite d’avoir une idéologie stable et se positionnent en marge du système politique devenu économiste.

Pour en revenir aux défiants, la crise politique est devenue générale associant les classes moyennes aux catégories populaires et s’étendant désormais aux couches intellectuelles (Où sont passés les leader d’opinion ? Ce sont-ils tous transformés en suiveur ?).

Cette montée de la défiance risque bien de favoriser le candidat de L’UDF, « mais il ne pourra diriger le pays pendant cinq ans à partir d’une telle motivation. Il y a pour les trois grands postulants à la victoire, matière à réflexion sur les profondes réformes politiques nécessaires à la bonne gouvernance du pays.

Citoyen à vos bulletins

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